La bienheureuse sœur Sainte-Françoise DEPEYRE, ursuline de Carpentras

30 mars 2025

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<p>Visible dans la chapelle de l'ancien grand séminaire de Valence, actuellement lycée Montplaisir, ce vitrail (datant des années 1930) évoque les portraits, la vie, l'arrestation, le jugement et la mort des 6 religieuses originaires de la Drôme, guillotinées à Orange en juillet 1794 et déclarées bienheureuses le 10 mai 1925.</p> <p>Avec 3 sacramentines, Anne Marie-Anne BEGUIN en bas au centre, tenant dans sa main droite un livre rouge<br class='autobr' />
Marie CLUZE, sa nièce, dans le registre du bas à gauche<br class='autobr' />
Rosalie BES, dans le registre du bas à droite<br class='autobr' />
Et 2 autres ursulines comme elle ? Anne CARTIER, dans la partie supérieure du vitrail au milieu<br class='autobr' />
Marie-Anne LAMBERT, dans la partie supérieure à gauche<br class='autobr' />
Marie-Anne DEPEYRE, dans la partie supérieure à droite<br class='autobr' />
est née dans l'actuel département de la Drôme.</p> <p>Née à Tulette<br class='autobr' />
le 2 octobre 1756, troisième d'une famille de 9 enfants.</p> <p>Elle est baptisée le lendemain de sa naissance : <br class='autobr' />
son acte de baptême nous apprend que :-son père était Jean André DEPEYRE, ménager, originaire de Saint Roman de Malegarde.-Sa mère Marie-Françoise AUDIAS, originaire de Tulette.-Leur mariage fut célébré à Tulette le 8 juin 1751.</p>
<p>Marie Anne DEPEYRE-eut pour parrain Noé BISCARRAT de Sainte Cécile dans le Comtat Venaissin<br class='autobr' />
et pour marraine Marie-Anne AUDIAS, sa grand-mère.</p> <p>En 1770, Marie-Anne reçoit la première communion. Elle a 14 ans.<br class='autobr' />
C'est le moment où elle s'engage dans la confrérie du Saint Rosaire qui existait dans l'église paroissiale de Tulette. Il s'agissait d'un rosaire perpétuel. Peu à peu, elle reçut des responsabilités dans cette confrérie.<br class='autobr' />
3 ans plus tard, en 1773, elle s'engagea comme membre de la confrérie de ND de Pitié (Nd des Sept Douleurs).<br class='autobr' />
Là aussi elle reçut des responsabilités dont elle s'acquittait avec fidélité. <br class='autobr' />
« Mère de pitié et de miséricorde, dont le cœur a été si vivement percé d'un glaive de douleurs, au jour de la Passion de votre très cher Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, je vous choisis aujourd'hui pour ma Reine, ma Patronne et mon Avocate auprès de Dieu. Recevez-moi donc, je vous en supplie, au nombre de vos servantes, assistez-moi dans toutes les actions de ma vie, ne m'abandonnez pas, surtout à l'heure de ma mort. »</p> <p>En 1780, alors qu'elle a 24 ans, on la trouve – lors d'une mission des pères gardistes – qui dirige la chorale paroissiale des jeunes filles.-Elle le fait avec une amie très fidèle, Marie-Anne Boudon, dont nous allons reparler.<br class='autobr' />
Marie-Anne DEPEYRE donne donc l'exemple d'une vie fervente et toute donnée à ses engagements comme jeune fille laïque.</p> <p>En 1781, elle entre à l'âge de 25 ans au couvent des Ursulines de Carpentras dont la fondation remontait à 1627.<br class='autobr' />
Elle y fut admise en qualité de religieuses converse. <br class='autobr' />
Elle prend le nom de Sœur Sainte Françoise en hommage à sa maman Marie-Françoise.<br class='autobr' />
Sœur Sainte Françoise y a donné l'exemple d'une vie fervente et toute donnée à ses engagements de religieuse.</p>
<p>Converse : Religieux, religieuse employé(e) aux travaux domestiques et aux œuvres serviles, ne chantant pas dans le chœur et exclu des ordres sacrés.</p> <p><a href="https://francearchives.gouv.fr/fr/findingaid/973b412ea331fbd610058d1f0e686e7361307fe7" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">https://francearchives.gouv.fr/fr/findingaid/973b412ea331fbd610058d1f0e686e7361307fe7</a></p>
<p>Le couvent était situé entre la rue du collège et la place de l'Evêché. -La chapelle, qui était constituée d'une nef unique et d'un chœur carré, était située sur la place de l'Evêché et flanquée d'un bâtiment de deux étages et de trois travées. -Il y avait également une autre aile avec une tour d'angle qui faisait retour sur la place. -La façade était ordonnancée avec quatre niveaux, dont un étage d'attique, séparés par des bandeaux. -Elle comportait trois fois cinq travées cantonnées de jambages à refends, avec une façade symétrique, axée et à travées régulières. -La travée centrale était traitée par un portail monumental avec un balcon et une fenêtre supérieure surmontée d'un fronton. -Il y avait également un petit bâtiment à gauche avec une grande porte cintrée, deux demi-étages et un étage plus élevé. -Le plan était irrégulier avec des ailes doubles ou triples en profondeur et un cloître au centre avec un seul rang d'arcades (?). -Il y avait aussi une tour à droite du choeur de l'église qui empiétait sur l'espace du cloître. Les ursulines se sont établies à Carpentras en 1627 et ont eu leur première maison rue Fornéry. -En 1637, une lettre du pape a autorisé la construction de leur couvent face au palais épiscopal. -Un plan datant de 1694 permet de localiser le couvent et de savoir comment la chapelle était avant sa transformation en bar des Palmiers. -Au nord du couvent se trouvait un cloître autour duquel était organisé le couvent, ce qui a donné sa forme à la place du Colonel-Mourret.</p> <p>Dès le mois d'octobre 1789, au début de la Révolution française, des lois humaines sont votées pour faire peu à peu de l'Eglise une administration d'Etat et transformer les prêtres en fonctionnaires assermentés. En 1791, la Constitution civile du Clergé veut reconstruire l'Eglise de France selon les normes civiles. C'était oublier que l'Eglise du Christ est le sacrement du salut : ses membres rendent à César ce qui est à César mais rendent d'abord à Dieu ce qui est à Dieu. <br class='autobr' />
L'idéologie du moment veut rationnaliser la religion en la privant d'un de ses signes les plus parlants : la consécration religieuse. On interdit que des jeunes gens ou des jeunes filles quittent le monde à la fleur de l'âge pour se donner à Dieu. Les vœux de religion sont abolis. -En 1792, en plus du serment de Liberté-Egalité que toute personne doit prêter pour se montrer ‘bon citoyen', les congrégations religieuses sont supprimées, les couvents fermés et, dès le 18 août 1792, tout costume religieux est interdit. <br class='autobr' />
De nombreux prêtres, religieux et religieuses et une multitude de fidèles n'entrent pas dans cette vision qui sépare la Foi de la Raison. Ils se replient dans la discrétion. Les religieuses reviennent dans leurs familles ou se regroupent dans des maisons louées. Au fil du temps, on insiste pour que les religieuses prêtent le serment dit de Liberté-Egalité. Et bientôt, en 1794, elles sont dénoncées, arrêtées et regroupées à Orange, dans la prison de la Cure, non loin de la cathédrale.</p> <p>Quand, le 18 septembre 1792, le couvent des ursulines de Carpentras est fermé, les ursulines sont au nombre de 18.</p>
<p>De retour dans sa famille à Tulette, elle garde la vie consacrée, mais s'appliquer à visiter et à consoler les malades.-Elle prépare les mourants à recevoir les sacrements et à rencontrer Dieu.</p>
<p>Plusieurs témoignages font part de faits surnaturels exceptionnels : alors qu'elles sont en chemin, Marie-Anne Boudon n'entend plus les pas de Sœur Sainte Françoise. Elle se retourne et la voit en extase, élevée à un mètre au dessus du sol, les mains jointes et le regard fixé vers les cieux. La Sœur lui indique qu'elle entend les douces harmonies de la cour céleste et souligne : que le ciel est beau !</p>
<p>Dénoncée par ses concitoyens, Sœur Sainte Françoise est arrêtée. Dans la nuit, Notre Seigneur vient la visiter, dans une vive mais douce lumière, tour resplendissant de gloire. A sa nièce qui était avec elle, Sœur Sainte Françoise dit : ne crains rien, c'est NOTRE Seigneur Jésus-Christ qui daigne NOUS visiter. Jésus lui indique : -Tu m'as demandé de t'associer à ma Passion… Te voilà entre les mains de mes ennemis. Si tu trouves mon calice trop amer, dis une parole, et les portes de ta prison s'ouvriront devant toi.<br class='autobr' />
Sœur Sainte Françoise répondit : Seigneur, sans vous et sans votre croix, la vie la plus douce me paraît insupportable ; mais avec vous et votre croix, la mort la plus cruelle fera mes délices.<br class='autobr' />
Le garde national Monier n'avait pas vu l'apparition mais il vit tout de même les flots de lumière.-Il était persuadé que la prisonnière avait reçu une communication qui ne venait pas des hommes car la maison était bien gardée.<br class='autobr' />
Le lendemain matin, le garde dit à la sœur : Marie-Anne, je sais que Dieu, dont il n'est plus permis de prononcer le nom, est avec toi. J'ai obtenu la permission de t'accompagner à Orange : je réponds sur ma tête qu'en route tu seras respectée.-Le Seigneur permit ainsi que la crainte qu'elle avait de la violence qu'on pourrait lui faire soit apaisée.</p>
<p>Sœur Sainte Françoise est donc emprisonnée à Orange le 28 mars 1794.</p> <p>le 2 mai 1794, Sœur Sainte Françoise est déjà en prison depuis plus d'un mois… avec trois autres ursulines !</p>
<p>quand cinq charrettes-conduisent de Bollène à Orange-29 religieuses sacramentines et ursulines arrêtées à Bollène.-On les voit passer devant l'arc de triomphe qui marque encore l'entrée nord de la ville d'Orange.-Elles sont mises sous écrou.</p> <p>Très vite, les Sœurs sont rassemblées dans la prison de la Cure.<br class='autobr' />
Elles sont fouillées, moquées, dépouillées de tout, sauf peut-être de leur croix et de certains objets de dévotion.</p>
<p>Le vitrail les représente avec leur habit religieux, mais, dans la réalité, elles portaient des habits civils.</p> <p>Il faut attendre 7 longues semaines avant que le tribunal commence à siéger. -Ce n'est que le 19 juin que le tribunal commence sa besogne de faire comparaître – à raison d'une douzaine de personnes par jour – 595 personnes dont 332 seront condamnées à mort, 116 seront condamnées à rester en prison et 147 seulement seront acquittées.-Le matin, vers 9h00, l'accusateur public, venait chercher les personnes et les citait à comparaître immédiatement.</p>
<p>La première sœur fut appelée le 6 juillet. (La Bse Marie Rose, bénédictine de Caderousse)</p> <p>Le tribunal siégeait dans la chapelle Saint Louis (toujours visible à Orange).-Le procès était à charge. Les accusés ne pouvaient pas se défendre.</p> <p>Avant d'être jugée, elle aura passé 107 jours en prison.-Avant d'être conduite à l'échafaud et avant que le bourreau ait eu le temps d'user de son droit de dépouille sur les effets personnels des condamnés, Sœur Sainte Françoise réussit à remettre à la fidèle Marie-Anne BOUDON son silice et sa discipline. <br class='autobr' />
Dans ces objets qu'elle utilisait pour faire des actes de pénitence en réparation des offenses faites à Dieu, Sœur Sainte Françoise voyait ses plus beaux joyaux. Ils sont encore conservés dans l'église de Tulette.<br class='autobr' />
Elle est guillotinée le 13 juillet 1794 après être montée à l'échafaud tout remplie d'une joie spirituelle qui rayonnait sur son visage.</p> <p>Avant d'être conduite à l'échafaud et avant que le bourreau ait eu le temps d'user de son droit de dépouille sur les effets personnels des condamnés, Sœur Sainte Françoise réussit à remettre à la fidèle Marie-Anne BOUDON son silice et sa discipline. La sœur voyait dans ces objets qu'elle utilisait pour faire des actes de pénitence en réparation des offenses faites à Dieu, la sœur voyait dans ses objets ses plus beaux joyaux. Ils sont encore conservées dans l'église de Tulette.</p> <p>Tout au long de leur emprisonnement, pendant leur jugement, les sœurs et les autres victimes étaient soutenues par la prière de l'Eglise. Alors qu'elles étaient conduites à l'échafaud, l'un des deux prêtres qui étaient cachés dans une maison (aujourd'hui détruite) leur donnait l'absolution, les assurant ainsi du réconfort de ce sacrement où Dieu nous pardonne nos péchés.</p> <p>Chaque soir, vers 18 heures, avaient lieu les exécutions. Elles avaient lieu sur l'esplanade de Tourre, l'emplacement actuel du théâtre municipal, esplanade sur laquelle un monument mémorial a été construit en 2019. La guillotine y était élevée.</p> <p>Les corps étaient portés loin de la ville, au lieu dit La Plane. Ils étaient inhumés en fosses communes et recouverts de chaux vivre.<br class='autobr' />
Ce lieu de sépulture est rapidement devenu un lieu de mémoire et de prière. Dès 1799, le terrain fut acheté par un paysan pour qu'il ne soit plus cultivé. La chapelle de Gabet y a été construite en 1832. Elle est actuellement entretenue par l'association des amis de la chapelle de Gabet.</p> <p>La Terreur avait pris une telle ampleur et montré une injustice aussi évidente qu'elle arriva à son terme. Robespierre qui avait attisé le feu de cette Terreur fut été exécuté le 28 juillet 1794.-Le 31 juillet, les commissions populaires d'Orange et de Nimes furent suspendues.-L'ordre n'arriva officiellement à Orange que le 5 août… alors que la veille encore 4 personnes furent guillotinées.<br class='autobr' />
On voit ici la guillotine qui vacille et qui tombe ; on lui met – symboliquement – le feu</p> <p>La gloire—Le procès de béatification est ouvert en 1907.-Il aboutit le 10 mai 1925 quand le pape Pie XI déclare les 32 religieuses bienheureuses. —Nous les prions de se signaler par un miracle afin qu'elles puissent être canonisées.</p>
<p>Pour avoir patiemment travaillé sur la terre, en paix, dans le silence et la fidélité-Pour avoir traversé de violentes batailles aux moments les plus durs de la persécution,<br class='autobr' />
Pour avoir résisté dans la nuit de l'épreuve, au danger de la peur, du découragement,</p>
<p>Au ciel vous partagez la gloire la plus haute-et nos générations vous disent bienheureuses !<br class='autobr' />
Ô bienheureuses Martyres d'Orange !</p> <p>Pour avoir, au cachot, vécu dans la prière, dans la joie, la ferveur et la fraternité,<br class='autobr' />
Pour avoir appelé, d'un cœur plein d'espérance, la Reine des Martyrs, au moment de la mort,<br class='autobr' />
Et pour avoir, enfin sur le lieu du supplice, témoigné de l'amour pour Jésus, votre époux,</p>
<p>Au ciel vous partagez la gloire la plus haute-et nos générations vous disent bienheureuses !<br class='autobr' />
Ô bienheureuses Martyres d'Orange !</p>
<p>Cette présentation a été faite le 26 mars 2025 pour la paroisse de Carpentras-en l'année du centenaire de la béatification-par le Père Michel BERGER, curé d'Orange</p>
<p>Paroisse d'Orange-18, rue du Renoyer-84100 ORANGE<br class='autobr' />
04 90 51 86 13<br class='autobr' />
paroisse.orange84@gmail.com</p>